ARCHIVES SECRETES
Les yeux rivés sur l'horloge. Les secondes lui paraissait durer une éternité. Elle allait enfin partir. Des signatures sur un papier et elle allait enfin quitter cet endroit. Elle allait enfin être libre. Cela ne soulageait pas qu'elle. Non, ses camarades allaient enfin être soulagés de ne plus l'avoir à l'orphelinat. Appolinarya. Cette fille au nom bizarre. Cette fille au comportement bizarre. Dans quelques minutes, elle ne sera plus dans ce bâtiment. Elle aura enfin une famille. Une qui l'aimerait et qui ne l'abandonnerait pas. Elle en était sûre. La fillette avait fermé les yeux durant quelques secondes. Elle entendit la porte s'ouvrir. Un énorme sourire se dessina sur son visage. Elle se leva du banc, regarda le couple avec cet énorme sourire. Elle pensait qu'ils auraient le même. Ce ne fut pas le cas. Enfin si, ils étaient souriant quand ils sortaient de la pièce. Un sourire qui s'était bien vite effacé lorsqu'ils ont vu la fillette, laissant place à une tout autre expression qu'elle ne connaissait que trop bien. Ils avaient l'air désolé. Ce n'était pas elle qu'ils avaient choisi. Elle avait pourtant cru que c'était les bons. Ils s'étaient montrés pourtant si gentils. Et ils ne s'étaient pas intéressés à d'autres enfants qu'elle. Du moins, elle avait cru ça. La femme s'était avancée vers la fillette et se mit doucement à sa hauteur, en remettant une mèche de la chevelure rousse d'Arya derrière son oreille.
« On est désolé. On aurait vraiment aimé aussi t'adopter. » Elle s'était arrêtée de parler. La fillette avait entendu tant de fois cette phrase qu'elle pouvait savoir ce qu'allait être les paroles suivantes.
« C'est juste qu'on voulait un enfant moins âgé. » Appolinarya s'était mordue l'intérieur de la joue. Elle avait neuf ans. Ce n'était qu'une enfant. On pourrait penser qu'elle aurait toutes les chances pour se faire adopter. Elle n'avait pas perdu espoir, contrairement à autres enfants de son âge à l'orphelinat. Mais les parents voulaient généralement des bébés. Des enfants de moins de trois ans. Des enfants où ils pourront les voir grandir réellement. Voir les grandes étapes de l'enfance. Elle avait neuf ans. Toutes ces étapes étaient finies pour elle. Appolinarya devait se faire une raison.
« Ne perds pas espoir, je suis sûre que tu trouveras des parents super. » La femme s'était relevée pour retourner auprès de son mari. C'est aussi à ce moment-là qu'une des employées de l'orphelinat étaient arrivée avec un bébé dans les bras. Elle sentait les larmes qui coulaient doucement le long de ses joues. Elle prit le chemin vers sa chambre, essuyant les larmes. C'est à ce moment-là qu'un des garçons de l'orphelinat la bouscula.
« Tu pourrais faire attention où tu marches, espèce de sorcière. » avait-il dit en rigolant.
« Je ne suis pas une sorcière ! » Appolinarya s'était retournée. Elle en avait marre qu'on la traite de sorcière pour un rien. Le garçon s'était retourné pendant quelques instants tout en rigolant avant de reprendre son chemin. Non, elle n'était pas une sorcière. Elle était normale. Appolinarya était une fillette absolument ordinaire.
Recevoir une lettre quand on est dans un orphelinat, c'est rare. Vraiment très rare. Alors le jour où Appolinarya a reçu une lettre, elle pensait vraiment que c'était une blague. Cela en avait tout l'air en tout cas. Cette lettre avait été posée sur son lit. Une enveloppe épaisse. On aurait dit qu'elle avait été faite en vieux parchemin. Et l'écriture était étrange, un peu trop manuscrite. Cela avait dû être fait avec de l'encre. Qui faisait encore ce genre de lettre aujourd'hui ? Et lorsqu'elle retournait la lettre, elle vit que l'enveloppe était fermé grâce à un cachet de cire. C'était forcément une blague. Arthur était sans doute le crétin qui avait fait ça. Elle passait doucement sur le cachet. Il y avait une sorte de blason. L'adolescente ouvrit l'enveloppe. Qu'est-ce qu'elle avait à perdre après tout. La lettre - ou plutôt les lettres - qui s'y trouvait à l'intérieur était semblable à l'enveloppe. En parchemin, écrit à l'encre et l'écriture était digne des cours de calligraphie qu'elle avait pu avoir. La rousse commença à lire. Poudlard. École de sorcellerie. C'était digne d'Arthur. Il avait dû sûrement avoir l'aide d'autres personnes. Elle en avait marre de cette histoire de sorcière. Oui, il y avait des choses étranges qui se passait autour d'elle - surtout lorsqu'elle s'énervait. Des ampoules qui éclatent, des objets qui disparaissent ou qui se transforment. Mais c'était un hasard. Elle était normale. Et puis la magie n'existe pas. En colère, elle était descendue dans le salon pour voir l'adolescent en question. Il riait entouré de ses amis.
« Tu te crois drôle peut-être avec cette histoire de sorcière! Tu peux pas arrêter cinq minutes ! » Elle était arrivée dans la pièce comme une furie. Le pauvre Arthur ne comprenait pas ce qu'il se passait. Appolinarya continuait de l'insulter. C'est alors que la direction de l'orphelinat apparu dans la pièce.
« Appolinarya ! Dans mon bureau ! » L'adolescente lâcha la chemise d'Arthur qui avait un sourire sur son visage. Elle savait. Tout était de sa faute. C'est à cause de lui qu'on la surnommait la sorcière. D'enfant de Satan qui n'avait pas d'âme. Elle lui avait tourné le dos, elle l'entendit rire. Cela l'avait encore plus énervée. Et alors qu'elle quittait la pièce, elle entendit une ampoule éclater. Tout ça n'était qu'un simple hasard. Elle était dans le bureau de la directrice qui tenait la fameuse lettre. Appolinarya s'était assise en face d'elle, avec la stricte conviction que cette fois-ci Arthur n'allait pas s'en tirer comme ça.
« Arthur a ... » « Je ne veux pas savoir. » La fillette de onze ans baissa la tête. Elle s'attendait au pire. Elle s'attendait à ce qu'on l'envoie dans un foyer. Elle avait entendu beaucoup de choses sur ça. A côté, l'orphelinat était un hôtel quatre étoiles.
« Tu dois certainement te demander ce qu'est cette lettre. Tu dois savoir que ce n'est pas une blague. » La fillette leva la tête. Si la directrice s'y mettait aussi, elle en était pas sortie.
« Lorsque tu es arrivée ici, tu avais une lettre avec toi. Le personnel et moi-même ne comprenions pas tout. On pensait que c'était le délire d'adolescent. Puis, peu après ton arrivée, un couple est venu et t'as adopté. » Appolinarya la regarda stupéfaite. On ne lui avait jamais dit qu'elle avait été adoptée. Elle avait toujours cru que personne ne voulait d'elle. Enfin vu qu'elle était encore à l'orphelinat cela voulait dire que ce couple n'avait plus voulu d'elle.
« Sauf que quelques mois après, des choses bizarres autour de toi ont commencé. Ils ont pris peur et t'ont ramené à l'orphelinat. » Arthur avait raison. Elle n'était pas normale. C'est pour ça que personne ne voulait d'elle. Qui voudrait d'une fille bizarre.
« Tu es une sorcière. Mais ce n'est pas quelque chose de mal. Au contraire. Tu es une fille exceptionnelle. » Une sorcière ? La gamine que personne ne voulait, être exceptionnelle ? Elle n'y croyait pas.
La jeune femme courrait dans les couloirs de l'école. Ce n'était pas inhabituelle de la voir ainsi. Non pas qu'elle était en retard. Quoi que peut-être un peu. Enfin, elle n'arrivait jamais en retard. Elle arrivait tout juste à l'heure. Ce qui est une nuance très importante. Et même lorsqu'elle n'était pas en retard, elle courait toujours. Elle n'arrivait pas à marcher calmement ou à être posé dans un endroit pendant une dizaine de minutes. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, Appolinarya se dirigeait vers la bibliothèque en courant ainsi. Endroit où la jeune femme avait peu l'habitude d'aller. Et les rare fois où elle s'y était rendue, elle s'y faisait virer souvent. Sur le chemin, elle avait malencontreusement bousculé quelqu'un. Elle voulait s'excuser, mais elle n'en eut pas le temps.
« Tu ne peux pas regarder devant toi quand tu marches, sang de bourbe. » Elle leva la tête et regarda le groupe d'élèves qui s'était mis à rire. Ne pas s'énerver, c'est ce qu'elle se répétait sans cesse. Sang de bourbe. Elle détestait cette expression. Et en plus elle ne l'était même pas. Un de ses parents était un sorcier de sang-pur. Mais apparemment ce n'était pas ça le plus important. Elle avait été élevée chez les moldus. Elle était donc au même niveau que ceux issus d'une famille moldu.
« Et dire qu'on donne le rôle de préfet à ... ce truc. » Ne pas s'énerver. Elle sera doucement son poing. Oui, cela ne servirait à rien. Si elle se mettait en colère, c'est ce petit groupe qui allait gagner. Elle les regarda un par un. Ils devaient certainement avoir deux ans moins qu'elle. Ils étaient quasiment tous à Serpentard. Il y avait un Serdaigle avec eux, mais ils ne semblaient pas vraiment à l'aise. Un petit groupe de sang-pur qui se pensent supérieur. Détestable. Voilà ce qu'ils étaient. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait ce petit groupe. D'habitude, elle les croisait vers la tour d'astronomie où ils avaient cours. Et cette même heure. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme.
« Le truc que je suis, peut très bien dire à votre professeur d'astronomie que je vous vois sécher. Des points en moins pour vos maisons respectives, ainsi que des retenues en prime. Ça serait vraiment dommage n'est-ce pas ? Oh et vos parents seraient certainement très déçu par ce genre de comportement, non ? » Leur expression avait changé et était parti en marmonnant quelque chose. Sûrement quelques insultes à l'égard de la rouquine. Avec le temps, elle avait appris à ne plus y faire attention. Elle se dirigea en marchant calmement cette fois-ci vers la bibliothèque. Et au détour d'un couloir, elle sentit quelqu'un lui prendre la main et de l'attirer vers lui. Elle sentit les lèvres de l'inconnu se poser doucement sur les siennes. Un sourire se dessina sur son visage. Priam.
« Et j'ai le droit à ce baiser car ? » « En remerciement d'avoir remis ma soeur en place. » Il s'était mis à rire et l'élève de Poufsouffle se mit à sourire.
« On se voit ce soir pour la ronde des préfets ? » Il acquiesça légèrement avant d'approcher son visage de celui de la jeune femme, avant de reculer légèrement lorsqu'il entendit quelques personnes arriver Appolinarya soupira légèrement.
« Donc ce soir pour la ronde des préfets. » Elle avait à peine jeter un regard à son petit ami - si c'était vraiment cela qu'il était - avant de repartir vers la bibliothèque.
Sa journée était presque fini. Il était presque quinze heure. Elle nettoya les dernières tables qui avaient été libérée. Travailler au chaudron baveur l'été, c'est ce qu'elle faisait depuis ses seize ans. L'âge où elle avait pris conscience qu'à partir du jour où elle aurait dix-huit ans, l'orphelinat ne pourrait plus l'héberger. Et comme elle étudie toujours à Poudlard, louer un appartement serait beaucoup trop cher pour elle. Alors oui, elle y travaille l'été et y loue une chambre jusqu'à la rentrée. Un peu précaire comme situation, mais elle devait faire avec. Ce n'est pas comme si elle avait de la famille qui pourrait l'héberger. Elle termina donc de nettoyer la dernière table. Après ça, sa journée serait finie et elle pourrait se reposer un peu. Appolinarya était plongée dans ses pensées qu'elle ne s'aperçut pas qu'il y avait quelqu'un qui était arrivé juste derrière elle. Et forcément lorsqu'elle se retourna, elle sursauta avant de se mettre légèrement à rire. C'était Priam.
« Je dois vraiment avoir l'air idiote non ? J'ai bientôt fini mon service, attends moi dans la chambre j'arrive dans cinq minutes. » Elle lui avait donné les clés de sa chambre et il était parti. Elle était tellement heureuse de le voir, qu'elle n'avait pas vu que ce n'était pas le cas pour le jeune homme. Elle ne se rendait pas compte que sa bonne humeur allait bientôt disparaître. Elle avait suivi son petit ami quelques minutes après. Lorsqu'elle entra dans la chambre, Priam était assis sur le lit, jouant avec ses mains - et plus précisément avec quelque chose qui était à son annulaire - comme lorsqu'il était stressé. Mais ça non plus, elle ne le remarqua pas.
« Je pensais que tu ne passerais que ce soir. Je ne suis pas vraiment présentable. » Elle s'était doucement à rire et se retourna vers Priam, attendant une réponse de sa part.
« C'est fini. Nous deux. » Elle s'était arrêtée de rire, avant de reprendre mais cette fois-ci nerveusement.
« Pardon ? Tu peux répéter, j'ai cru mal entendre. » Oui, c'est ça elle avait mal entendu.
« On ne peut plus continuer à se voir. » Elle senti son coeur se serrer. Il lui faisait une blague. Ce n'était pas possible autrement. Il ne pouvait pas la quitter comme ça. Pas après trois années de relation.
« Je me suis marié au début de l'été. » Elle ouvrit grand les yeux avant de se mettre à rire à nouveau.
« Très drôle. Priam arrête de dire des sottises. » Son expression n'avait pas changé. Il était sérieux. C'est à ce moment-là qu'elle compri qu'il s'était joué d'elle durant tout ce temps. Qu'elle compris que si Priam e montrait si discret sur leur relation à Poudlard, ce n'était pas parce qu'il avait peur de ce qu'on pouvait dire - quoi que peut-être un peu - mais surtout parce qu'il était déjà promis à quelqu'un. Et par conséquent Arya était la maîtresse depuis le début.
« Je t'aime vraiment Arya, mais je ne peux plus. Ma famille ne le supporterais pas. Il ne comprendrait pas. » « Part. Ne dis plus un mot. Je ne veux plus te voir. » Elle avait ouvert la porte de sa chambre pour laisser le jeune homme partir. Et lorsqu'elle referma la porte, elle se laissa glisser contre. Elle sentit les larmes couler doucement le long de ses joues. On l'avait à nouveau abandonnée pour une histoire de sang.
« Pourquoi je dois t'accompagner au terrain de Quidditch. Tu sais très bien que j'aime pas ça. Et que de monter dans ces gradins me donne le vertige. » Arya s'aggrippa sur la rambarde des escaliers. Elle n'aimait pas ça. Elle sentait le bois craquer sous ses pieds. Un terrain de Quidditch en bois ! Alors que les cognards peuvent détruire ça facilement ! C'était étonnant qu'il n'y ait pas encore eu d'accident.
« Je dois faire un article sur l'équipe de Quidditch de Poufsouffle et comme je ne les connais pas particulièrement. » Elle s'était assise sur l'un des banc. Tout ce qu'elle devait faire, c'était de ne pas regarder vers le bas. Trop tard, elle l'avait fait. Et elle commençait à ne pas se sentir bien du tout.
« Alors, le prénom du batteur c'est quoi ? » Elle regarda son amie rapidement qui semblait lui désigner une des joueurs sur le terrains. Le jouer en question était en train de la regarder. Et apparemment cela depuis un moment.
« Il s'appelle Theodore. » Elle ne le quitta pas des yeux. Enfin si jusqu'au moment où elle aperçut un cognard arriver droit sur lui. Elle voulait le prévenir, lui dire de faire attention, mais trop tard. Il s'était pris le cognard. Enfin il avait réussi à l'esquiver, mais de peu. Il était au sol et apparemment blessé.
« Bon si c'est ça l'un des batteur de votre maison, je suis dans le regret de te dire que ce n'est pas encore cette année que Poufsouffle va gagner la coupe de Quidditch. » avait-elle dit dans un soupir.
« Tu crois qu'il va bien ? » Elle s'était doucement mise à rire. A croire que la question de la rousse était complètement stupide.
« Je crois qu'il n'a qu'un bras de casser. Enfin ça aurait pu être pire. Il aurait pu se prendre le cognard en pleine tête. » Je me tournais vers elle. Maintenant je me rappelais pourquoi je n'aimais pas le Quidditch. Comment peut-on apprécier un sport où on pouvait se blesser mortellement. Il faut vraiment être suicidaire. Il faut dire aussi que le fait que la jeune femme ait le vertige n'aidait pas à ce qu'elle apprécie ce sport.
« Peut-être qu'il faudrait que j'aille le voir et m'excuser. S'il ne regardait pas vers nous, il n'aurait pas pris ce cognard. » Elle tira sur la manche de ma robe de sorcier pour que je me rassois.
« Tu restes ici, tu m'aides et ensuite tu iras le voir. Il ne va pas s'éclipser. » Appolinarya soupira légèrement. Quand son amie avait quelque chose en tête, impossible de lui enlever l'idée. Elle irait s'excuser ensuite. Enfin si elle arrivait à le trouver.