ARCHIVES SECRETES
ET LA JEUNESSE BRÛLE DE CE FEU SUICIDAIRE.
Y'A PLUS RIEN A FOUTRE ICI
DANS CET ENFER.
Qu’ils partent tous. Qu’ils se cassent, ces gens.
Qu’est-ce qu’ils font là, à courir partout ? Comme des petites fourmis, si faciles à écraser. Tu abats ton poing sur les dédalles du couloir. Sur ces insectes invisibles. Là, assis comme un clochard attendant des mornilles. Fait froid, dans ces cachots. Alors tu te replies sur toi-même. En quête de chaleur salvatrice. Celle que tu ne trouves pas. Depuis un bon bout de temps. Temps qui s’effrite, se délasse.
Connard de temps.
Connards de gens. Ceux qui ne te respectent pas, mais un jour ils verront tous. Ouais ils verront. T’es pas fou. Les médicomages sont des menteurs. Ils font partie des gens, après tout. Mais ton père est là pour leur dire que t’as pas besoin de potions. T’as pas de problème. T’es un Lascius, n’est-ce pas ? Un jour, ils respecteront ça, parce que les Lascius sont grands. Puissants. Mais pas toi.
Pardon mère. De n'être qu’un oisillon. Faible, un peu. moqué, un peu.
Ça changera. Il le faut. Ça le doit.
Alors arrête de trembler, Caesar. Arrête d’être si froid, le vent ! « Rentre dans ton dortoir, Caesar. » Léthargique, tu tournes la tête vers la voix. La petite sœur.
Faut pas qu’elle soit là. Elle va chopper froid et ses maigres bras vont bleuir. Comme le ciel de la mer. Comme une fleur de printemps.
« Pars. T’occupe pas de ça. T’occupe pas de moi. » Tu veux être seul. Être invisible, une âme errante.
« Tu devrais prendre les potions pour aller bien, tu sais. » Tu la regardes avec des flammes dans les yeux. Le feu te brûle à l’arraché.
« Je suis bien. Je suis un Lascius. » Tu renifles. Les potions ne sont pas pour toi, t’es pas fou, n’est-ce pas ?
« Caesar… » Tu te relèves d’un bond.
Chaton en colère. Tu te casses à sa place, si c’est trop dur pour elle. Basta. Le dehors t’attend. Et ses feuilles d’automne aussi.
COMME UNE BOUTEILLE DE GAZ
DANS UNE CHEMINÉE.
« Stupefix. » Tenant ta baguette de laurier de la main gauche, t’es sur le qui-vive depuis une heure. Des jours. Une éternité.
Alors t’es pas surpris par le sort non. Pis t’as ce sortilège de défense sur le bout d’la langue depuis un bout de temps. Trois petites syllabes. Pour te défendre des autres. Ces rats. Ces dangereux. Alors tu le dis. Haut et fort.
Non, tu n’as pas peur… N’est-ce pas ?
« Protego ! » T’as des sueurs froides dans le dos. Même si tout ça reste qu’une activité. Un club. Quelle idée d’y foutre les pieds, aussi. T’es pas en sécurité ici.
Nulle part. Parce qu’ils t’observent. Te surveillent. Ils veulent tous te piéger.
Faut que tu partes, mais tu peux pas. Alors tu restes là, à regarder quelques démonstrations de duels.
Devant Aries, ton cousin.
Il est toujours là. Il t’en veut, parce qu’il est comme tout le monde. Un jaloux de toi. De ta puissance. Mais tu peux pas t’empêcher de t’approcher de lui à ton tour. En secret. Pour l’observer. Avoir de l’avance sur lui.
Tu veux pas qu’il t’atteigne. Il a pas le droit. T’es un Lascius, plus que lui en tout cas ! Alors tu veux pas de ça. A côté de lui, y’a la Future. Elle te veut du mal elle aussi.
Tu parierais ce que tu veux qu’elle est de mèche avec les autres. Elle veut te détruire de l’intérieur.
Perfidie. D’où tu es tu peux aisément comprendre ses intentions.
« Je me suis entrainée sur ce sort hier. Pour ne pas me ridiculiser. » Menteuse. C’est juste pour toi, pour pouvoir t’attaquer.
Elle aussi pense que tu dois être cintré. Et puissant.
Voilà tout. Alors tu pars d’ici, parce que c’est trop dangereux. Trop facile pour eux tous. Tu prends tes affaires et tu marches vers la sortie.
Elle te tend les bras alors que dans ton dos, tu sens leurs yeux posés sur toi.
Ils te surveillent.TU IGNORES LE VIDE DEVANT TOI !
LES VERTIGES ET LA MORT
TU CONNAIS PAS.
La pluie bat son plein. Inondant tes vêtements. L’éponge humaine. Tu prends tout sans rien laisser. T’es un Lascius, tu mérites ce qu’il y a de plus intéressant. La beauté n’est pas éternelle.
Pauvre beauté.
Toi, t’en as pas besoin, car tu te veux éternel. Alors tu souris, là, au beau milieu de la nuit. Sur le terrain de quidditch. Y’a personne. Tu tournois sur toi-même, les yeux azur levés vers le ciel.
Un jour, il sera à toi. Et toutes les petites étoiles chuchoteront ton prénom avant de s’éteindre. En tirant leur révérence face à ta grandeur.
Caesar Lascius, maitre des étoiles. Souverain du ciel. Zeus le nouveau.
Tes dents luisent sous la lueur de la Lune lorsque tes yeux noirauds scintillent d’exaltation. Un jour et quelques que tu n’as pas posé la tête sur un oreiller.
T’as l’air faible, dans tes vêtements trop lourds. Mais t’es satisfait. Et toutes les choses qui te contrariaient semblent dérisoires à présent.
Parce que tu vis. Parce que tu es invincible. Toi, Caesar le Grand. Est-il né l’homme qui pourrait te tuer ? Non. Bien sûr. Même la lune n’ose pas te réchauffer de sa chaleur lumineuse. Elle te craint. T’as le pouvoir.
Comme tu l’auras plus tard sur les autres. Parce que tu es quelqu’un d’exceptionnel, même pour un membre de ta famille. Personne n’a la chance de te connaitre. Réellement. Trop spécial. Trop prestigieux. Qu’ils viennent t’attaquer, ces gueux.
Ils n’ont pas une chance. Que tu as été naïf d’y croire.
Toi, le prodigieux.
« Vingt septembre. Je devrais plutôt faire mon devoir de droit. Mais j’ai pas besoin de tout ça. Pas moi.
Vingt-et-un septembre. Je l’ai fait malgré tout. Un diplôme, ça pourrait être important.
Vingt-quatre septembre. La Future me veut du mal. Je dois faire quelque chose.
Vingt-sept septembre. C’est les vacances. Je n’ai rien à faire. L’ennui total. Je me cache.
Premier octobre. Il fait noir, j’ai froid.
Deux octobre. Le manoir me manque. J’y étais en sécurité. Mais j’ai pas peur ! J’ai pas peur !
Sept octobre. Je dois bruler ce papier. Ils vont le trouver. Ces félons... »